Genève (AAP) - Tagada tagada ! Voila les brigands ♫ Tagada tagada, voila les Helvètes ♫ C'est une comptine que l'on entend de l'Atlantique à l'Oder et caetera. C'est une comptine que l'on apprend dès le plus jeune âge aux capitaines d'armée, aux prévôts des maréchaussées, aux procureurs et aux juges de nos duchés, comtés, margraviats et consorts.

Là ! Satyne ! là Maethor ! Là Aragornbleu ! Là Sweetkisha ! Là Singularity ! Elle est petite et mince, brune aux cheveux mi longs et aux yeux noirs. Il fête son anniversaire le 5 octobre et sa silhouette découpée à la serpe dans le contre jour laisse deviner une stature puissante. Il est grand et a le plus execrable caractère de l'Aristotélité. Elle est douce, sauf en allemand. Celle-ci parle anglois. Qu'ont-ils en partage ? Helvète ? Suisse ? Genevois ? Qu'importe, ils portent la macule indélébile : un jour ils ont combattu, navré ou pillé sous le Joli Rouge suisse à croix blanche. Pas de quartier de noblesse ! Jolly Roger chantent et tambourinent les godons des îles. C'est que la célèbre bannière est offerte aux condottieres, traîne-rapières et capitaines désœuvrés sans contrepartie. Une condition à Genève toutefois : la bannière doit être rose.

A lire aussi : la rose panosse au chemin de la victoire et de l'honneur

Et pourtant, la première vit dans le Royaume de France, une autre en Grèce, celle-là en Angleterre. Aristo-trotters sans frontière ni foi ni loi, ils usent leurs poulaines sur les routes de France et de l'Empire, ils écument ici et là pour quatre sous, se vengent de vieilles rancunes en Lorraine, s'entre-tuent en Berry, se disputent, s'aiment et se haïssent. Taiseux, fourbes, pavoisant en place publique parfois, la gloriole en blason lorsqu'ils sont taillés en pièce par une armée fleur de lysée ou inscrits à l'encre de sang sur les listes interminables et noires du Louvre ou d'Aachen. C'est que l'on se gausse fort à la Cour des premiers et des seconds d'enquiquiner ces enquiquineurs en leur coupant les oreilles en pointe de temps à autre !

A lire aussi : c'est pas moi, c'est Elle

Idiots utiles, garennes familiers pour l'entraînement des armées dont on en sait que faire à part quand la Gascogne s'embrase ou l'Ordo Negrum Equites joue aux jeux des ombres de Valence à Milan, de Vienne à Sienne ? S'en débarrasser ? Rendre justice aux navrés ? Que nenni ! On fronce un peu les yeux en sévère rodomontade pour faire peur à Genève qui donne si légèrement son agrément militaire à la lie du genre humain. On ajoute des noms au mur des noms. On se fend la tronche. On a souvent besoin d'un plus petit que soi pour lui taper dessus. Alors gare ! L'Impératrice de Sroßburi et la Reine de Paris exigeraient l'une de l'autre les procès de Satyne, Chocotte, Singularity, Wood ou des autres ? Au risque d'exposer au yeux du monde l'agitation vaine et stérile des chambres de justice de leurs Etats ?

A lire aussi : la justice impériale relaxe Nur Asmita

Au risque d'exposer aux yeux des autres les limites de leur Autorité réelle hors de leur propre domaine ? D'Armagnac et de Comminges, du Berry, du Limousin, quelle histoire si la Reine était déboutée dans ses pompeuses ordonnances de justice. Quelle humiliation !

A lire aussi : c'est pas moi, c'est eux

A bon entendeur s'aligne. L'Impératrice se gardera donc de demander Justice à la Reine, semoncera la petite République de Genève parce que c'est tellement plus profitable et commode de ne cherchez des noises qu'aux plus petits que soi. Tout le monde n'est pas Genevois. Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde. De cette vérité les Fables feront foi, tant la chose en preuves abonde.


iZaac pour l'AAP agence des Terres du Milieu

Pour réclamer un droit de réponse - la KAP internationale