Le Mans (AAP) - Depuis quelques jours, de mystérieuses affiches annonçant les "Premières rencontres internationales de brigands" se sont mises à fleurir aux quatre coins du royaume.
L’événement signalé, s’il a bien lieu, débutera le vingt-cinquième jour du mois d’octobre, en la capitale mainoise. Bien qu’une manne économique ait été promise à la province qui accueillera le rassemblement de brigands, celui-ci ne manquera pas de constituer une menace pour la sécurité du duché. Durant les deux semaines sur lesquelles s’étendra le regroupement, les routes du Maine grouilleront de malandrins en quête de nouveaux méfaits à ajouter à leur actif ; mais le danger est-il réel ou non ?
Pour l’heure, le conseil mainois est resté silencieux au sujet de l’organisation de ces rencontres sur son territoire, préférant entretenir le mystère sur les dispositifs de sécurité mis en place, s'il y en a bien. Difficile donc, de savoir si l’annonce de cet événement est prise au sérieux par les autorités concernées ou si elle n’est assimilée qu’à un simple canular.
Afin d'en apprendre un peu plus sur cet événement, l'Agence Acilion Presse s'est entretenue avec l'un des organisateurs de ce grand rassemblement.
AAP : Comment vous est venue l’idée de ces Rencontres Internationales entre Brigands ? Qui en sont les organisateurs ?
Casimir : Cette idée est née d’un simple constat, beaucoup de gens rêvent intérieurement d’une vie plus trépidante. Cependant, dans la plus part des provinces, le "politiquement correct" prime, ce qui enferme inévitablement au marasme d’une vie de paysan ceux qui ne nourrissent pas d’ambitions politique. Donc lorsqu’une personne décide de changer de vie, elle est trop souvent confrontée à l’isolement et à l’inexpérience, alors qu’il pourrait en être autrement si de telles rencontres existaient. Dans ce secteur d’activité, rien ne pourra jamais remplacer les relations et l’expérience, c’est ce que nous voulons développer.
Les instigateurs sont de simples brigands parmi tant d’autres, mais néanmoins ambitieux. Je ne parle volontairement pas d’organisateurs à proprement parler, mais d’instigateurs. Dans nos plus fous espoirs, les participants pourraient laisser libre cours à leur imagination et ainsi voir naitre de nombreuses initiatives. L’idée est lancée désormais, reste à voir la tournure que prendront ces événements.
AAP : Vous dites que "dans (vos) plus fous espoirs, les participants pourraient laisser libre cours à leur imagination et ainsi voir naitre de nombreuses initiatives." A quel genre d'initiatives pensez-vous ?
Casimir : Toute initiative sera la bienvenue, mais je vous vois venir, pas le genre qui nuira à notre hôte. Une personne maitrisant les révoltes pourra d’elle-même partager son expérience ceux qui ne savent pas comment s’organiser, une autre recruter pour son organisation etc. Le but reste d’ouvrir un dialogue entre les personnes et que chacun profite des animations et fasse des rencontres en tavernes par exemple.
Nous lançons le concept, ensuite il appartient à chacun de le faire évoluer et vivre.
AAP : Une manne économique a été promise à la province accueillant l’événement. Ce don doit-il être perçu comme une compensation pour l’insécurité qui sévira sur le territoire mainois durant les rencontres ?
Casimir : Vous allez sans doute me parler d’utopie, mais dans l’idée, les participants sont tenus à une sorte de code d’honneur qui prévaut de ne pas nuire à leur hôte. Dans ce cadre, une capitale qui verrait sa population considérablement grandie durant de nombreux jours, connaitrait forcément un essor économique non négligeable. Les villes environnantes et la province elle-même ne pourront qu’en profiter.
AAP : Cette manne économique proviendra-t-elle également des différents butins engendrés lors des méfaits, qui seront pratiqués dans le cadre du "concours de brigandage en solo et en équipe" et des autres activités qui se dérouleront lors du rassemblement ?
Casimir : Cette manne économique proviendra tout d’abord de l’accroissement de population, les artisans et aubergistes locaux pourront acheter et vendre à de bons prix. Il est évident que les biens résultants d’exactions antérieurs et vendus à prix intéressants feront des heureux parmi la population.
Je tiens à préciser que le concours de brigandage ne visera pas le passant inconnu, ce seront des duels programmés. Bien sur nous regretteront profondément tous dommages collatéraux pouvant survenir.
AAP : Pensez-vous que "cet essor économique", dont vous parlez, suffira à convaincre le duché du Maine de ne pas s’élever contre l’organisation de ces rencontres ? Ne craignez-vous pas la sécurisation du territoire, ainsi que des représailles armées ?
Casimir : Je ne le pense pas, je sais déjà que le Maine fait malheureusement preuve d’un esprit obtus et s’organise déjà afin de nous barrer la route. Je garde tout de même espoir que les choses évoluent dans le bon sens, et votre article y contribuera peut être.
Si les autorités du Maine souhaitent parlementer, elles peuvent effectuer la même démarche que vous. Le cas échéant, j’appellerais chacun à montrer son aversion pour cette province méprisante envers notre condition. "Cependant, toutes tentatives de la part de la province dans le but d’entraver le bon déroulement des rencontres (poutrages et mises en procès) se verront sur le champ sanctionnées par la chute sans appel de toutes leurs institutions."
AAP : Vous dites savoir que le Maine "s’organise déjà afin de (vous) barrer la route". Vous menacez également de sanctionner le duché "par la chute sans appel de toutes (ses) institutions", si les autorités venaient à s'élever contre la Rencontre Internationale des Brigands (RIB). L'organisation de cet événement n'aurait-il pas pour objectif officieux de pousser ses participants à mener une révolte contre le pouvoir en place ?
Casimir : Vous pensez bien qu’il ya des moyens plus discrets pour faire tomber une ville ou un château. Nous aurions pu seulement appeler à la révolte contre cette ville. Le but est l’organisation de RIB, mais si nous ne pouvions les organiser normalement, un vaste appel à réduire cette province en cendres serait lancé et la sanction inévitable tôt ou tard.
Propos recueillis par La Gribouille, pour l'AAP