Genève (AAP) - Pendant qu’à Rieux, on prend la mairie comme on cueille des pommes, par la révolte de bon matin, les trois armées franço-angevines installent leur bivouac comme si les remparts étaient en promotion : Les Giboulées d’Anjou commandée par la Capitaine Eireen, Les Brigate Internazionali Libertarie commandée par la Capitaine Nannina et Les très textiles Nudistes Enragés IV commandées par le Capitaine Robertdeflocques. Une soixantaines de soldats selon l'écho des tavernes. Objectif : ouvrir la ville à l’armée d’Eireen, déclarée « amie » par Monsieur Aragornbleu éminent Genevois très défavorablement connu des maréchaussées françaises et impériales, nouveau maire auto-proclamé en pantoufles militaires.

Pendant ce temps, à quelques lieues de là, le Grand-Duc breton Malvil, pourtant élu triomphalement en juillet par 65 % des suffrages et officiellement champion de la souveraineté bretonne, voit sa popularité fondre plus vite qu’un beurre demi-sel au soleil irlandais. La Bretagne se déchire : d’un côté les partisans de la neutralité virile, de l’autre ceux qui préfèrent la neutralité contemplative, de loin, sans risques, et avec un plaid.

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Après le sermon punitif de la reine de France Zulma, qui accuse Malvil de jouer à cache-cache avec les navires irlandais, voici que l’Irlande riposte avec une lettre qui sent la tourbe, le serment et la promesse d’un carnage méthodiquement comptabilisé. Constant de Rubempré, Haut-Chancelier irlandais, dégaine la plume et annonce calmement que tout Breton froissé entraînera une vengeance multipliée par dix. Oui, dix : un ratio militaire qui ferait passer les sept plaies d’Égypte pour une mauvaise météo.

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L’Irlande rappelle que selon son traité avec la Bretagne, « nous défendrons l’intégrité du territoire attaqué jusqu’à l’anéantissement du tiers agresseur ». Traduction : France, prépare les cierges. Et surtout, pour ceux qui auraient manqué une ligne : « Nous disons ce que nous faisons, et nous faisons ce que nous disons. Contrairement à certains. » (regard appuyé vers Paris, avec l’intensité d’un lancer de hache gaélique).

Résumé des courses : Rieux : tombée. Rennes : encerclée. Bretagne : divisée entre mélancolie du port fermé et tentation du navire irlandais. France : en rogne, en route. Irlande : prête à incendier l’Aristotélité pour protéger un Breton qui tousse. Empire : quitte la salle en claquant la porte et en criant : « Piraterie ! » Morale du jour ? Qui avale une noix de coco fait confiance à son anus et qui menace un Breton doit désormais prévoir une armée, un testament, et dix feux de joie sur la côte irlandaise. À demain pour le prochain épisode de Game of Thrônes et Biniou.


Gaspard de la Goupille dit Gégé, pour pour l'AAP agence des terres au Milieu

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