
Fribourg (AAP) - Une quatre-vingtaine de routiers, membres ou affiliés, de l'Alliance Fatum ont quitté l'Helvétie depuis le 9 Mars et, le 15 de ce même mois, un peu partout entre l'ouest de l'Empire et le centre du Royaume de France, inquiets de cette foule bientôt réunie en trois solides armées les grands noircissent des parchemins et embauchent des crieurs publics pour annoncer la présence des brigands et de leurs armées sur leur territoire. Dans le même temps, une armée venue de Sion dans le Valais, communément appelée Renards, traverse la Franche-Comté après avoir pillé 7000 écus de marchandises et de ferraille sonnante et trébuchante dans les coffres de Joinville le 28 février. Sur la route du retour en Suisse, elle rejoint alors les routiers entre Langres et Vesoul. Pour le moment, à part de vaines suppositions, personne ne sait ni où ni quand tous ces compagnons et soldats frapperont, mais il est sûr, toutefois, que les provinces impériales et françaises se préparent au pire.
Sa Majesté Impériale Alberto Decimo Bentivoglio annonce que "De nouveau, des brigands venant de la Confédération Helvétique menacent la Franche-Comté et ont envahi l'Empire." Pusu92 de son petit nom préconise une levée de ban générale en s'adressant à tous les régnants du Saint Empire. L'Empereur anticipe déjà le pire, certains diront dans un catastrophisme bien légitime, en écrivant : "Nous ne tolérerons pas ceci, l'Empire a assez de ces invasions insensées." Le Franc-Comte Confucius n'y va pas par quatre chemins lui non plus, appliquant immédiatement et à la lettre les demandes de l'Empereur et lève ban et arrière ban pour parer à toute intention belliqueuse de l'Alliance brigande. Sa Grâce Constance, Duchesse de Lorraine y va aussi de son communiqué, certes moins commun que ceux de l'Empereur et du Franc-Comte, en arguant cette fois ci que l'Alliance brigande serait en recherche de publicité : "Une nouvelle jacquerie gronde à nos frontières avec la Franche Comté. Une bande sans foi ni loi, tristement connue sous le sobriquet de « Fatum » entend faire parler d’elle." Puis la suite de son discours est plus attendu : "Ces hors la loi menacent de nous piller, harasser nos terres et nos villageois", et enfin : "Tenant compte des menaces pensant à nos frontières nous avons décidé de lever immédiatement le ban de Lorraine et demandons la mobilisation générale des villageois."
En France enfin, dans l'Est du Royaume, on s'active, on affiche, on crie en gargote à qui veut l'entendre que la Bourgogne est menacée. En effet, Son Altesse Royale Poucelyna de la Mirandole Montestier, par la bouche et la main de sa porte parole, annonce que : "l'engeance Fatum rôde bien trop près de la Bourgogne. La horde guidée par le Sans Nom ne peut pas et ne doit pas fouler notre si beau sol." Pas de levée de ban ici, mais une mobilisation générale encouragée pour ne pas dire exigée de la part de la régnante : "Lâchez études , champs et échoppes, embrassez votre famille et marchez vite vers Dijon la capitale. Notre nombre, nos armes et notre fierté auront raison de ces créatures." Et finalement, par ricochet, à Orléans, on s'inquiète aussi. S'y mettant à plusieurs en une belle cohésion gouvernementale, cette fois ci pour nous annoncer de manière plus poétique que "Des nuages noirs couvrent le ciel de nostre royaume et la tempête ne tardera point à se déchaîner sur nos provinces qui ont déjà tant souffert. Le ramassis de fosses, tristement célèbre sous le nom de Fatum, menace nos terres royales. La résistance s’organise chez nos voisins et nous ne resterons point sans opposer une lutte acharnée à ces écorcheurs.", Duchesse, Prévôt, Gouverneur et Maréchal demandent au peuple orléanais de " prendre (ses) provisions, de sortir le fer, et de (se) regrouper sur la capitale de (leur) beau duché, afin de (se) préparer. Car, si dans le pire scénario, la Champagne ne venait qu’à tomber dans les mains impies des brigands, nous aurions une place de choix dans la suite de leurs projets de rapine." Les scenarii sont évoqués, les dirigeants de toutes ses provinces, prévoyants et forts des expériences passées lors des déplacements de cette engeance de brigands sont avisés de prendre la menace au sérieux.
L’Église Aristotélicienne Romaine dénote dans ce chœur d'appel aux armes pour contrer les soudards par la mesure de ses exhortations. En effet Monseigneur Arnarion de Valyria-Borgia, Archevêque Métropolitain de Besançon et Vice-Primat en charge de la zone francophone d'Empire propose lui aux brigands, tires-laines et assassins de l'Alliance de renoncer aux vices et de rentrer dans le chemin de la Foy Véritable : "A toi, membre du Fatum, vers qui je me tournes, humblement je m'adresse à toi. Sache, enfant de Dieu que ceux qui brandissent le fer, prônent la violence et portent atteinte à la Paix aristotélicienne, ne font que suivre les commandements du Sans-Nom lorsqu'il prône le règne de la violence et la soumission du plus faible par le plus fort." Ce sermon sera t'il entendu par les durs-à -cuir de l'Alliance? Rien n'est moins sur. Certainement échaudée par la prise de cathédrale lors de la campagne normande, l'Eglise Aristotélicienne tente de modérer l'envie de pillage et de destruction des routiers.
En conclusion, le calme régnant jusqu'à ces derniers jours semble doucement se déliter. Rares sont ceux qui savent où et quand l’Alliance brigande et la Mesnie d'Hellequin frapperont. La présence impromptue de Sa Majesté Impériale à Dole donne à l’événement une résonance martiale qu'ils n'avaient certainement pas mesurée : l'appel impérial sera-t-il entendu jusque dans les casernes des terribles et fameux Lansquenets allemands, jamais défaits ?
Le Petit Pédestre pour l'AAP, agence Meuse, Saône, Rhône