Paris (AAP) - Nos fidèles lecteurs ont pu lire depuis quelques mois une série d'articles concernant ce qu'il faut bien appeler l'« Affaire du pillage du diocèse de Limoges ». Rappelons les faits : en octobre dernier, une armée comtale a pris d'assaut le diocèse de Limoges et a vidé les coffres. L'affaire a ensuite été portée devant feu sa majesté Rose de Leffe lors d'un plaid conduit par Son Éminence Estevan de Mortelane. Le Comte Zolen, alors à la tête du Limousin, avait accepté que la restitution de l'argent à l'Église soit discutée lors d'un arbitrage conduit par la Dauphine de l'époque, Son Altesse Royale Elisabeth Stilton. Compte-tenu des tensions vives existant entre les deux partis, la solution retenue avait alors été de "redistribuer l'argent aux personnes du diocèse concerné".
La Comtesse Watelse, qui a pris la suite du Comte Zolen à la tête du Limousin, nous a affirmé n'avoir eu "aucune idée de l'état des négociations avec la couronne lors de [son] accession à la tête du L&M". De toute façon, sa position est que "cette affaire ne concerne pas la couronne. Le L&M n'a pas demandé d'aide de la couronne pour la régler. C'est une histoire locale qui ne regarde que les Limousins et Marchois. C'est leur argent."
C'est pourquoi, par une annonce publiée le 7 mai, sans nouvelle concertation, ni avec l'Église Aristotélicienne, ni avec la Dauphine, le Conseil comtal limousin a déclaré avoir décidé de garder le butin. Au prétexte qu'il ne s'agissait pas de l'argent de l'Église, mais de celui des habitants du diocèse, donc de celui du Comté. Quod erat demonstrandum (CQFD).
Ce raisonnement amène deux commentaires.
- D'une part, il faut souligner que même si l'on accepte que l'argent était non pas celui de l'Église, mais celui des habitants du diocèse, ces derniers ne sont pas les habitants du Comté. Pas exactement. Car les frontières du Diocèse ne correspondent pas aux frontières du Comté. Plus précisément, les villes de Guéret et de Rochechouart appartiennent au Limousin mais pas au diocèse de Limoges. Au contraire, La Trémouille, ville poitevine, appartient au diocèse de Limoges.
- D'autre part, il est certain que la somme en question se trouvait avant le pillage dans les coffres du diocèse et en a été retiré par les armes. Avant le vol, il s'agissait donc bien de l'argent de l'Église. Mais il faut admettre que le principe même du vol implique nécessairement un changement de propriétaire. La sagesse populaire le sait : possession vaut titre.
Quoi qu'il en soit, la question du devenir de cet argent a donc été soumise au seul vote du Conseil comtal qui a décidé de l'utiliser pour couvrir le Cens de mai 1467. Ainsi, l'emploi choisi bénéficie à tous les habitants limousins (sauf bien sûr ceux qui ne paient pas d'impôts). Néanmoins, pour Monseigneur Feuilllle de Poli, actuel Évêque de Limoges, "c’est un vol renouvelé, officialisé", puisqu'il s'agit, ni plus ni moins, d'"offrir ce qui a été volé !". De son côté, Son Éminence Mortelane déplore que cette décision ait été prise unilatéralement par le Conseil comtal.
En effet, le diocèse destinait cet argent, qui lui avait été confié par ses paroissiens, non pas à "faire des remises d'impôts aux administrés du Limousin", mais à "financer les formations des membres du clergé afin qu'il confessent mieux, à aider les fidèles à s'installer en Limousin, à aider les plus pauvres, et à payer les confesseurs". Pour lui, par sa décision, "le Comté du Limousin a manifestement décidé de spolier les fidèles".
Il est à craindre que la situation se tende entre le Comté du Limousin et l'Église romaine. Pour SAR Elisabeth Stilton, "il y a un réel soucis entre Rome et les dirigeants du Limousin et ça personne ne peut rien y faire à part eux".
Monseigneur Feuilllle de Poli estime que "la Comtesse actuelle bafoue de plus en plus l’Église Aristotélicienne à plusieurs niveaux : spirituel, dogmatique et financier". De son côté, le Limousin semble refuser tout dialogue direct avec l'Église et ses représentants officiels. Et cette fois, il est probable que la royauté n'interviendra pas. Lors d'un entretien pré-électoral avec les représentants de Rome, Sa Majesté Leyah de Varenne Salmo Salar a affiché sa volonté que "la Couronne s’en tienne éventuellement au devoir de justice et d’assistance qu’elle doit à ses vassaux". Elle a annoncé qu'il "appartiendra aux comtés de régler leurs relations avec la Sainte Église".
Très loin de chercher à apaiser la discorde, le Conseil a attaqué ouvertement l'Église le 27 mai, en appelant les habitants, au prétexte d'une « alerte sanitaire » pour le moins étrange, à cesser de fréquenter les messes. Pour les autorités limousines, non seulement la question de la restitution de l'argent est donc bien définitivement sans objet, mais les représentants officiels de l'Église semblent être devenus des cibles.
Danelle, pour l'AAP.
Précédents articles de l'AAP :
http://www.degloriaregni.com/KAP/index.php?id_depeche=94659
http://www.degloriaregni.com/KAP/index.php?id_depeche=93033
Annonce comtale du Limousin du 7 mai 1467Â :
http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?p=92913988#92913988
Annonce comtale du 27 mai 1467Â :
http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?p=92957289#92957289
Correspondance avec la Comtesse Watelse :
http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?p=92922719#92922719
Entretien avec monseigneur Feuilllle de Poli dans les bureaux de l'AAPÂ :
http://forum2.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=991357
Discussion de son Altesse Leyah avec les clercs de France :
http://rome.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=75240