Chambéry (AAP) - Cette fois, c'est fait. L'Archevêché d’Angoulême passe sous le giron de la Reine de France. « L'armée du Limousin et de la Marche est autorisée à recevoir l'agrément royal pour reprendre le diocèse de Limoges ». La Comtesse Jeanine aura eu raison de ses contradicteurs.

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On sait que deux puissances sont susceptibles de nommer un évêque à la tête d'un diocèse : Rome, par le biais de son collège de sacrés cardinaux et les Couronnes par le truchement de leurs souverains élus. Personnage devenu clé dans nos provinces, l'évêque administre tel une puissance temporelle. Il peut lever des impôts sur l'ensemble des paroisses de sa circonscription ecclésiastique. Il nomme au chapitre un camérier diocésain en mesure d'attribuer des mandats à tout individu dans le diocèse. Son chancelier dispose avec lui de la redoutable prérogative d'opposer un veto à toute élection d'un curé. Son sénéchal enfin, lève l'oriflamme ecclésiastique, qui permet à une armée de se prévaloir de la puissance temporelle de l'Eglise et de renverser ainsi le statu quo qui permet donc soit à Rome soit à la Couronne, d'investir un clerc.

Copains comme cochons et cumulards des noblesses pontificale et royale, on découvre souvent aux affaires des duchés et des évêchés les mêmes quarterons d'aristocrates bardés de seigneuries qui les placent au dessus des régnants partout où ceux-ci ont abdiqué leur prérogatives (Dans le Domaine Royal ou en Provence, un Duc ou une Marquise disposent pour le meilleur et pour le pire de la prééminence de gargote sur les autorités élues tous les deux mois). Les déboires et ébullitions des uns et des autres auront-ils raison de ces double-allégeances ? Remueront-ils ces échafaudages de pouvoirs noués par le clientélisme et les services rendus ?

Pour palier l'inadéquation de son cénacle à la désormais ancienne réforme ecclésiastique qui l'a mise sur le devant de la scène, l'Eglise de Rome s'est bricolée un rassemblement de discrets administrateurs diocésains, évêques de fait mais sans la qualité, afin de contourner l'interdit d’exécuter plus de deux mandats consécutifs qui frappe son aréopage d'émérites, de Cardinaux, Archevêques, Abbés et Évêques à particule. Toute personne ayant approchée la grande institution sait ô combien on y rit peu et on y recopie beaucoup. Il faut avoir la foi pour se taper son catéchisme. Si ses pastorales arides et laborieuses dissuadent un certain nombre de s'engager plus en avant dans la carrière quand ce n'est pas simplement la voie sans issue d'une Eglise où tous les postes ont été distribués entre courtisans, les fulminations de la Reine de France auront-elles raison de ces combinaisons ? L'atrabile fera-telle la place au sang neuf ?

De notre côté de la Saône, seuls les diocèses de Lausanne et Genève échappent à l'agrément romain. A Lausanne, c'est le Chancelier helvétique qui investit. A Genève, c'est l'Empereur. Les futurs impétrants sont priés de se faire connaître auprès des autorités concernées.


iZaac pour l'AAP agence Meuse, Saône et Rhône

pour information hrp : investiture des évêques
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