Genève (AAP) — Parce qu'un peuple sans histoires est un monde sans âme, nous poursuivons la vaste rétrospective des grandes batailles ayant marqué nos royaumes. Aujourd'hui, la Chronique de la bataille de la Manche, en l’an de grâce 1473.

Voici que le vent souffle fort sur la mer de Normandie, agitée par la tempête et par le fracas de la guerre. En ce cinquième jour de mars, la flotte des clans irlandais, qui depuis des mois ravage les côtes du royaume de France, croise à nouveau le fer avec ses adversaires. Le combat fait rage, et nul ne saurait dire qui, du destin ou du canon, tranchera l’issue de cette bataille.

Au cœur des flots en furie, contre la formation irlandaise, on se tient ferme. Le Charybde, puissant et redouté, fend les vagues sous le commandement du hardi Gondicaire. À ses côtés, Le Goudurix, gouverné par Roald, suit le cap, ses canons pointés vers l’ennemi. Mais les véritables joyaux de la flotte sont Le Saint Arkel IV, vaisseau personnel du richissime prince Starkel, que mène le général White avec une maîtrise sans égale, et L’Atlantique, bastiment redoutable sous la gouverne d’Elvy_lee. Non loin, Le Soleil Royale II, barré par Fred109, et L’Ursus Maritimus, sous le commandement de Fraglle, se préparent à la tempête de feu qui s’annonce.

Et voici que l’Ennemi arrive, prompt et déterminé à affirmé la domination irlandaise sur ces eaux disputées. Les navires s’approchent, les voiles claquent, et soudain, la première bordée éclate comme le tonnerre. Les boulets sifflent, frappent, éventrent le bois et jettent à la mer éclats et hommes. Le Saint Arkel IV encaisse de plein fouet les premières salves, mais White tient bon, donnant ordre de riposte. La réplique ne se fait pas attendre : une décharge magistrale ébranle les lignes ennemies, ouvrant une brèche dans leur formation.

L’Atlantique, rapide et précis, harcèle les flancs adverses, ses arquebusiers ajustant chaque tir avec une adresse mortelle. Le Soleil Royale II et L’Ursus Maritimus avancent en renfort, multipliant les assauts et maintenant la pression. Mais l’ennemi, habile et bien équipé, manœuvre avec perfidie. Une volée meurtrière frappe de plein fouet Le Goudurix, qui s’enfonce lentement sous les flots, ses mâts brisés perçant un dernier instant la surface tourmentée avant de disparaître.

Puis, c’est au tour de Charybde. Pris d’assaut, brisé par les boulets et incendié sur son pont, il sombre dans une gerbe de flammes, emportant dans les abîmes nombre de ses hommes. White voit le désastre se profiler et sait que l’issue de la bataille leur échappe. Le Saint Arkel IV, malgré son armure de chêne et de fer, est grièvement atteint. Le prince Starkel ne saurait voir son navire sacrifié en vain : White donne ordre de retraite, espérant sauver ce qui peut l’être. L’Atlantique, de son côté, lutte encore, couvrant le repli des survivants, tandis que Le Soleil Royale II et L’Ursus Maritimus tentent de briser l’encerclement.

La bataille s’achève. Les eaux, encore vibrantes du tumulte du combat, se chargent d’épaves, de femmes et d’hommes jetés à la mer déchaînée et vite fait revenus à la vie, dans les tavernes des ports des Flandres, le maïs dorés et croustillants et les moules qui marinent dans leur jus.

À suivre.

Et à relire : les mâts brisés de Guyenne
À relire : le bouillon de Gibraltar
À relire : À l'ouest, caprices d’Éole et fortunes de mer
À relire : la Queste du Grand Khan
À relire : Le siège de Portogruaro
À relire : la terrible et funeste Bataille du Pont de Cé
À relire : la bataille de Chalon
À relire : la bataille de Dole
À relire : la bataille de la grosse Rouste
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Jean Froissart pour l'AAP agence des terres au Milieu.

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