Chambéry (AAP) - Près d'un an après la Castille et la Confédération helvétique et 8 mois après la Pologne, le Royaume de France sécularise les évêchés du Domaine Royal. Dans une annonce lapidaire du 26 juillet dernier, la Reine Leyah de Varenne déclare « reprendre » l'investiture des évêques dans tous les diocèses de son giron.

Les évêques du Mans, de Lisieux, d'Orléans, de Conflans, Langres, Beauvais et Reims verrons désormais leur investiture confirmée en dernier lieu par la souveraine élue et non plus par le collège coopté des Cardinaux romains. Hors le Domaine royal ? Point d'informations particulières. On sait que l'investiture de Tours est réglée selon le vœux de l'ancienne Dauphine de France Elisabeth Stilton depuis l'ordonnance de l'an dernier qui porte son nom et celle de Toulouse reste nébuleuse. A Limoges en revanche, la Comtesse Jeannine attend toujours l'agrément royal qui autorisera l'élection de l'évêque en gargote.

À lire aussi : un été en Castille

Comment au milieu du XVème siècle, un souverain de France pouvait-il imaginer son Royaume ? Comment les hommes et les femmes du temps se représentent-ils leur territoire ? Si l'exercice de la souveraineté permet de tracer des limites, on ne peut décidément pas dire qu'elles soient bien claires aujourd'hui.

Plutôt qu'avoir voulu étendre son règne avec méthode, édifiant un Etat moderne débarrassé de droits féodaux et concurrents, la Reine semble bien avoir réagi avec colère à une nouvelle errance du Cardinal Estevan de Mortelane déjà heureusement connu dans le Saint Empire Romain Germanique pour ses formules ineptes sur les « territoires perdus de l'Eglise ». Notre lecteur assidu se souvient que l'homme alors Primat et Conseiller de l'Empereur Freas perdit Lausanne puis Genève, ralliés à Rome depuis qu'il est passé outre-Saône. « Avec des Cardinaux comme Mortelane, Rome n'a plus besoin d'hérétiques » soutient en se marrant un haut dignitaire ecclésiastique qui préfère préserver son anonymat. « M'enfin, c'est nous qu'on l'a élu, on était prévenu, on l'a mérité ».

À lire aussi : la Pologne sécularise ses évêchés

Qu'a donc fait le calotin pour prendre sa fessée ? Il a levé la dîme. Or l'impôt est un privilège régalien, c'est dit depuis la semaine dernière. Avant c'était pas bien clair, soit dit en passant. Estevan de Mortelane, Cardinal Évêque de Saint Origène sur la via Appia, Cardinal Chancelier de l'inquisition, Cardinal Gouverneur de la Province d'Ombrie, Primat de France, Archevêque de Paris, de Perugia et de Reims et Abbé de Remiremont s'est malheureusement attiré les foudres de la Comtesse Maltea de Champagne. Remisé par l'Eglise et remplacé vite fait par Maximusdefrance, la Curie pouvait penser l'affaire close. Et pourtant.

Si le triste Mortelane prend depuis une retraite spirituelle et bienvenue, les dérèglements des humeurs mystiques des uns et des autres ne semblent pas apaisés pour autant. Entre confessions désordonnées en heures et en tarifs, combines et boursicotages sur les marchés, népotisme et intrigues aux conséquences sanglantes comme à Genève ces dernières semaines, la place des ecclésiastiques est éprouvée une nouvelle fois. Ou bien est-ce simplement la position disputée de quelques uns, courtisans experts le séant entre deux chaises, l'une à Dieu et l'autre à la Reine ? Leyah de Varenne abat les masques : ses archevêques, comme ses ducs, barons et marquis, s'il bafouent indûment les commandements de la Couronne, sont désormais « traître à la Couronne de France ». Entre l'Héraulderie et le Ciel, il faut choisir.

iZaac pour l'AAP agence Escaut, Meuse, Saône et Rhône