Genève (AAP) – C’est avec une infinie tristesse que nous apprenons aujourd’hui la disparition d’une grande figure de nos romans de cape et d'épée, une femme hors du commun, une héroïne d’antan, une légende de la Franche-Comté : Dame Lothilde Adams de Mélincour nous a quitté, pour de bon.
Elle avait fait irruption dans ce monde en l’an de grâce 1425, dans le fracas discret d’un destin tragique. Fille illégitime, dira-t-on, mais ô combien légitime par l’éclat de sa vie ! Fruit furtif de l’amour entre le noble Perceval Adams de Mélincour et la douce Colombe à la Mamelle Pointue, qui lui donna la vie au prix de la sienne. Et déjà, ce prélude disait tout : la vie de Lothilde ne serait jamais banale. Élevée loin des convenances, elle grandit au bruit des sabots, dans l'odeur de la boue, cognée au fer le plus noble. Tandis que les jeunes filles brodaient leur avenir dans les salons, Lothilde, elle, galopait, l’épée au poing, l’armure sur le dos, défiant toutes les attentes et forgeant son propre destin.
Pontarlier fut le théâtre de ses premières frasques. Une ville rude à l'époque, un bastion de caractères, où elle mena ses premières charges, ses premières rébellions, entourée de noms qui, aujourd’hui encore, résonnent dans les mémoires : Muscade, Macricri, Tylerdurden, Fernand, Kartouche et les tous autres. Une bande d’étoiles filantes tirant à hue et à dia, illuminant les nuits comtoises et semant la légende à chaque passage. Puis vinrent les campagnes militaires, les croisades contre Genève, l’opération commando en Savoie et ses fromages, chers à son cœur, la guerre contre le baron Hobstein, et cette fameuse défense de Pontarlier contre les Suisses, où elle se tenait droite, plus haute que les courtines qu’elle arpentait nuit après nuit.
Mais plus qu’une guerrière, Lothilde fut une âme politique parfois trahie, souvent incomprise. Dame de Dampierre, Capitaine à maintes reprises, décorée de la Croix de Lion, de la Médaille des Gouverneurs militaires, elle servit avec un honneur sans faille. Et pourtant elle dut tout perdre pour rester fidèle à ses valeurs. Destituée, spoliée, salie mais jamais vaincue. Et comment ne pas évoquer la Compagnie Franche Maxima Sequanorum, cette troupe fondée pour brocarder l’hérétique Genevois, cette fraternité d’armes, ce feu sacré qu’elle alluma et qui ne s’éteindra jamais tout à fait. Sa plus belle conquête ne fut pas une province, mais un homme : le valeureux Zéphirin, ravi à l’armée comtoise pour devenir son sénéchal, son double, son pilier.
La voix de Lothilde s’est tue il y a quelques temps déjà. Mais dans les pierres de Dole, dans les tavernes de Genève où elle vécu un temps et fut heureuse paladine du tournoi de nombreuses reprises, dans les archives des batailles, son nom résonne encore et toujours.
Lothilde !
Elle est partie sans héritier, sans lignée directe. Mais chaque soldat, chaque femme libre, chaque esprit insoumis sera désormais un peu son descendant.
Straßbourg (AAP) — Née un 12 mai, jour faste ou néfaste selon l’ange du destin, Letyzia Elisabeth Margaret Tudor, dernière fleur d’une noblesse ancienne, conjugue à son nom des titres qui font trembler les royaumes : Reine d’Armes d’Irlande, Archiduchesse de Chonnacht, Grande-Duchesse de Dublin, Doge de Venise, Régente de Valachie, Princesse de Croatie et caetera et caetera.
Créature façonnée par la guerre et les palais, elle incarne le feu sous la glace, la soie sur la lame, la grâce sculptée à même les batailles et les trahisons. Si elle s'avance parmi les hommes, c’est sans arrogance, mais avec une beauté fatale - celle qui ne promet rien et obtient tout. De sa bouche ne naît jamais une promesse vaine, et si elle vous accorde sa loyauté, sachez que ce don-là ne se quémande pas. Il s’arrache, il se mérite, il se perd et ne se retrouve jamais.
Letyzia ne ressent pas la culpabilité des autres mortels. Elle la reconnaît, elle la manie. Elle en fait un levier, un poison, une caresse. Elle parie sur l’âme des hommes, les provoque, les détruit ou les révèle à eux-mêmes. Elle n'aime que peu, mais profondément, comme un orage éclate dans la mer, imprévisible et sublime. Dans sa solitude choisie, elle conserve les noms chuchotés, les lettres brûlantes, les regards oubliés - souvenirs d’un passé qu’elle ne renie jamais.
Ses ennemis l’appellent vipère, sorcière, tentatrice. Ses amis, impératrice, générale, sauveuse. Elle a été tour à tour maire, juge, rectrice, ministre, procureure, préfète, mentor, milicienne - mais aucune charge ne l’enferme, elle les dévore. On dit d’elle qu’elle collectionne plus de titres que l'hérauderie de France n’en peut contenir, et pourtant elle demeure indomptable, inclassable, inaltérable. On la redoute plus qu’on ne la comprend. On la désire plus qu’on ne la possède. On la hait souvent mais jamais impunément.
Letyzia, c’est la sentence sans procès, le sourire avant la ruine, la rose écarlate dont chaque pétale cache une lame. Si elle vous aime, vous renaîtrez. Si elle vous hait, vous cesserez d’exister bien avant votre mort. Dans les tavernes, les chancelleries ou sur les champs de bataille, les rumeurs chantent ou pleurent son nom : Elle est l’héroïne.
20/06/1473Brno, droit de réponse du chancelier Berka
Genève (AAP) – Suite à la publication de l'article « À Brno, la purge continue » par notre agence des Terres au Milieu le 19 juin 1473, Monsieur Jindřich Berka a exercé son droit de réponse. Il y exprime son indignation face à ce qu'il qualifie de manque flagrant de rigueur et d'objectivité journalistique. Selon lui, l'article est truffé de demi-vérités et de spéculations, offrant une lecture insipide et difficilement digeste. Monsieur Berka, chancelier suprême, dénonce avec véhémence ce qu'il perçoit comme une atteinte à l'intégrité des faits et au respect dû aux lecteurs. Il conclut en espérant, sans grand espoir, une amélioration future de la qualité rédactionnelle de notre agence.
Ligne éditoriale – Agence Acilion Press (agence de la Terre au Milieu) : Chez Acilion Press, nous ne racontons pas des histoires : nous les insufflons dans les veines. Notre ambition ? Captiver, happer, marquer au fer rouge. Nos publications plongent les lecteurs au cœur des Royaumes pour les déstabiliser, les bouleverser, et les inviter à regarder l’univers sous un autre angle - plus intense, plus passionné.
Nos plumes sont capables de provoquer l’obsession, d’arracher l’esprit à son confort pour l’immerger dans une réalité plus âpre, plus vibrante. Chaque mot doit émouvoir, choquer, scandaliser, et surtout laisser une empreinte. Acilion Press n’écrit pas pour plaire. Nous écrivons pour réveiller. Nous remercions Monsieur Berka pour sa prise de parole. En nous répondant avec autant de vigueur, il confirme que nos articles ne laissent pas indifférent.
Brno (AAP) – À Brno, la politique ressemble de plus en plus à une pièce de théâtre jouée en direct dans une salle en feu. Toujours secouée par les remous post-électoraux (et accessoirement par une bonne vieille guerre civile, des brasiers démocratiques et des manuels de droit jetés au feu), la ville entre dans une nouvelle saison de règlements de comptes, sponsorisée par l’incrimination pour "haute trahison" à tarif dégressif.
Depuis le 13 juin, c’est l’opération "tout le monde au trou ou à la caisse". Des dizaines de citoyens - et pas des moindres - ont été cueillis au vol pour trahison en série. Peine standard : 10 jours fermes et jusqu’à 220 écus d’amende, comme s’il s’agissait d’un menu express avec supplément paprika. Dans le panier des inculpés : Coldwitcher, Lilith.macias, Aramie, et autres figures locales.
Qwell, l’ex-meneuse flamboyante à la langue aussi acérée que ses ambitions, avait ouvert le bal dès le 30 mai. Depuis, elle ne cesse d’occuper le devant de la scène en mode phénix populiste, brandissant des appels au "retour à la normalité" et dénonçant dans un manifeste placardé sur l’hôtel de ville des "chefs de bandes criminelles". Ambiance "Libérez Brno !" version tour de guet.
Mais ce n’est pas tout. Dans les tribunes et les couloirs feutrés, ça s’échauffe. Thymia parle d’un climat glacial, non à cause de la froidure, mais du moral. Et pendant que les nouveaux dirigeants patinent sur la glace, Jindřich Berka, plume acérée et nostalgique des grandes heures de la démocratie municipale, balance une tribune au vitriol : Cucalina, l’actuelle élue, serait une inconnue sortie du chapeau, sans passé ni racines - une plante verte parachutée sur les cendres d’une ville sans direction.
Et pendant qu’on traîne les proches de Qwell devant les juges comme des volailles au marché de Zelný trh, les autres - ceux d’en face, bien coiffés et bien placés - semblent avoir trouvé la recette de la Zelňačka. À voir que, dans notre bonne vieille Brno, la justice roule à deux allures : la charrette pleine pour les récalcitrants, et la calèche molle pour les bien en cour. Résultat ? Une ville à cran, des habitants ballottés entre fatigue, peur et envie de bottes aux fesses. Na zdraví !